Cornochu dupe le seigneur (ana.)
Citation
Dans un temps très lointain, au temps des seigneurs, vivait un surnommé Cornochu avec sa femme Mariette. Ils auraient été heureux s’ils avaient été riches, mais il n’était qu’un pauvre métayer sur la propriété d’un seigneur. L’intendant n’arrivait point à lui faire payer la part qu’il devait au seigneur et prévint Cornochu que ce dernier allait finir par se déplacer lui-même. Cornochu se dit prêt à l’attendre. Un jour que sa femme faisait un pot au feu dans la marmiteCornochu vit le seigneur arrivé dans le chemin. Il mit la braise dans un trou dehors et posa la marmite, qui bouillait fort, dessus. Puis il prit un fouet et tourna autour du pot en le fouettant. Voyant cela le seigneur surpris en oublia ce qu’il était venu chercher et écouta son métayer lui expliquer que ce fouet magique pouvait faire son pot. Quelle économie de bois c’était. Le seigneur voulut aussitôt lui acheter. Le marché fut conclu a deux écus le fouet. Plus tard les servantes du seigneur eurent beau fouetter et tourner autour du pot rien ne chauffait leur cuisine. En colère le seigneur revint chez Cornochu. Ce dernier savait qu’il reviendrait plus en colère encore et prépara une ruse avec sa Mariette. Lorsque son maître fut assez proche de la maison, le cuple fit semblant de se fâcher et Cornochu planta un couteau dans une besace que portait sa femme et qui contenait du sang d’un cochon tué la veille. Celle-ci tomba à terre comme morte. Le seigneur arrriva là-dessus affolé. Mais calmement Cornochu lui montra un peti sifflet qui pouvait réveiller les morts et lorsqu’il en joua Mariette se releva. Là encore le seigneur voulut acheter cet objet hors du commun et le marché fut conclu cette foisà deux pistols. Plus tard, lors d’une soirée, le seigneur se fâcha avec son épouse et la tua d’un coup de poignard. Il eut beau user du sifflet elle ne se réveilla jamais. Bien décidé à se venger, il fit enfermer Cornochu dans un sac pour être jeté à l’eau. Sur la route avant d’arriver à l’étang, il y avait une auberge où s’arrêtèrent ceux chargé de cette besogne. Cornochu s’agitait dans son sac lorsqu’un homme vint à passer avec son troupeau de brebis et s’arrêta pour demander qui était dans ce sac et pourquoi. Le métayer expliqua qu’il refusait de coucher avec une belle femme et qu’on l’y emmenait de force. L’homme lui dit qu’à sa place il accepterait volontier. Tous deux échangèrent donc leur place, et cornochu repartit chez lui avec un troupeau entier de brebis. Quelques jours plus tard, le seigneur aperçut Cornochu avec ce troupeau. Il demanda à ses hommes d’aller chercher une explication. Le métayer raconta que s’il avait été jeté plus loin dans l’eau il en aurait ramené beaucoup plus. Le seigneur ne résista pas à l’envie et demanda à être jeté à cet endroit de l’étang, seulement il n’en revint jamais. Ses biens furent saisis, car n’oublions pas qu’il avait tué sa femme et Cornochu fut enfin libre de travailler ses terres sans rien devoir à quiconque.
version
Relations
CHARENTE-MARITIME-17
Ozillac (La Foresterie)
Haute-Saintonge
Saintonge
Auteur(s)
barillot, maryvonne. enquêteur, bonnet, gabriel. informateur(s)
Lieu(x)
Sujet(s)
[at 1525-1639] le garçon habile / the clever man, conte-légende-récit, cornochu, fouet, garçon habile, mariette, métayer, mort, ruse, seigneur, sifflet
Langue(s)
français, poitevin-saintongeais
Droits
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Contributeur
Portail du patrimoine oral